Bill Clinton l'a annoncé hier : les Etats-Unis dépêcheront dans le cadre de la force multinationale 4000 soldats. Cette décision devrait permettre l'établissement rapide de cette force de sécurisation, qui doit venir en aide aux réfugiés hutus de l'Est du Zaïre. Sur ces 4 000 soldats, un quart sera chargé de la surveillance de l'aéroport de Goma. Les autres devraient être répartis dans les pays voisins afin d'assurer un soutien logistique.

Les Etats-Unis qui avaient réservé leur réponse pendant plus d'une semaine, ont cependant posé plusieurs conditions à leur participation. L'opération ne devra pas dépasser quatre mois et les soldats américains n'auront comme mission que la surveillance et le bon fonctionnement de la distribution des secours. Cette force multinationale devrait donc compter au moins 10 000 hommes. Son commandement sera assuré par les Canadiens, en collaboration avec les Américains et l'ensemble mandaté par le Conseil de sécurité des Nations Unies.

Les troupes françaises, stationnées sur le continent africain, se sont préparées. La France a subi de la part du Rwanda, plusieurs mises en garde verbales sur sa possible intervention personnelle. A ce propos, Jacques Chirac expliquait hier, au Conseil des ministres, le caractère nouveau des relations diplomatiques dans ce genre de situation. "Désormais, la période des interventions unilatérales en Afrique est close et ce type d'intervention n'est plus accepté par les Etats africains.", a-t-il précisé, avant d'ajouter que toute entreprise " ne pouvait se faire que dans le cadre d'un accord de la communauté des pays africains (...) et de l'ensemble de la communauté internationale". L'ONU est désormais en mesure de faire démarrer la force multinationale. Son feu vert pourrait intervenir demain.